Journée des doctorant·e·s du CÉRÉdI 2025 : Écrire le corps, incarner l’écrit
11 février 2025
Il est déraisonnable, mon cher Lucilius, et très peu convenable, pour un homme cultivé, de passer son temps à faire travailler ses bras, à élargir son cou, à fortifier sa poitrine. […]. Ajoute désormais le fait que le bagage trop imposant d’un corps écrase l’esprit et le rend moins agile. Dans ces conditions, réduis, autant que possible, la part de ton corps, et fais de la place à ton esprit.
Sénèque, extrait des Lettres à Lucilius (II, 15, 2-5).
Le corps et l’esprit seraient-ils des entités irréconciliables, du moins dans la sphère des lettres et sciences humaines ? La journée des doctorants 2024-2025 propose d’examiner ce point en interrogeant la place du corps dans la littérature. Cette thématique est large et peut admettre plusieurs traitements, tous bienvenus ici. Nous proposons plusieurs pistes.
Le corps peut tout d’abord constituer un thème, il s’agirait alors d’interroger les diverses représentations du corps dans la littérature : corps souffrant, érotisé, vieillissant, sublimé etc. Comment rendre compte du corps dans sa matérialité, dans ses manifestations et dans quel but ? Si l’écriture du corps peut être associée à une écriture de l’intime, elle peut néanmoins dépasser ce cadre et porter, par exemple, un discours social.
On pourra à l’inverse interroger l’absence du corps en littérature, la désincarnation de certains personnages de roman par exemple, dont le corps semble se dérober.
Le corps peut également être envisagé en tant que medium, mis au service de la littérature. Il peut s’agir d’interroger les possibilités d’incarnation d’un texte littéraire, le rôle de la voix, mais aussi l’engagement du corps tout entier lors de représentations publiques.
Le corps se désincarne, mais il peut être le lieu de l’incarnation de la littérature. Il se fait alors medium entre le texte écrit et le texte parlé, chanté, et vécu dans un engagement total : nous pensons bien sûr au théâtre, mais aussi aux autres représentations et mises en voix du texte littéraire.
Enfin, quid du corps engagé dans l’écriture ? L’acte d’écriture est un acte de pensée, mais c’est aussi un geste, et c’est un engagement concret pour l’écrivain.e. Quelles sont les marques, ou les traces, de cet acte au sein des œuvres littéraires ?
Vos propositions devront comporter au maximum 250 mots, et être suivies d’une courte biographie.
Merci de les envoyer au plus tard le 30 novembre, aux adresses suivantes :
moy18@gmail.com
guillot@univ-rouen.fr
violaine.chaudoreille@univ-rouen.fr
OpenEdition vous propose de citer ce billet de la manière suivante :
Admin (25 octobre 2024). Journée des doctorant·e·s 2025 : Écrire le corps, incarner l’écrit. CÉRÉdI. Consulté le 7 novembre 2024 à l’adresse https://doi.org/10.58079/12kyq