Mardi 12 mars 2024, de 16h à 17h30

Musée Flaubert et d’Histoire de la médecine
51 rue de Lecat 76000 Rouen

Les musées littéraires de la Métropole de Rouen,
le Mouvement Corneille-Centre International Pierre Corneille,
et
le Collège XVII-XVIII du Centre d’études et de recherches Éditer/Interpréter (CÉRÉdI)
de l’université de Rouen-Normandie

vous invitent à la présentation de l’ouvrage de

Matthieu Dupas
La Galanterie comme mode de vie
Amour, civilité et mariage dans Mélite ou les fausses lettres (1629) de Pierre Corneille
Classiques Garnier,
coll. « Masculin/féminin dans l’Europe moderne », 2023.

L’ouvrage propose une lecture de la toute première pièce de Pierre Corneille à la lumière de la théorie du genre et de la sexualité, pour mettre en évidence la structure historique et sociopolitique de la galanterie du XVII^e siècle.

Table ronde animée par Myriam Dufour-Maître
(Mouvement Corneille, CÉRÉdI)
avec
Matthieu Dupas (Assistant Professor, Northwestern university, USA)
Liliane Picciola (professeur émérite de l’université Paris-Nanterre et présidente du Mouvement Corneille)
et Jean-Baptiste Chantoiseau (directeur des musées littéraires de la Métropole Rouen-Normandie, conservateur du patrimoine)

Lectures d’extraits de Mélite ou les fausses lettres de Pierre Corneille par le groupe des Lectrices à voix haute des Amis des Musées de la Métropole et du Département de Seine Maritime : Michèle Beauxis, Evelyne Poirel, Colette Prévost et Anne Robin

Entrée gratuite, dans la limite des places disponibles

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Présentation

En 1629, Pierre Corneille fait jouer à Paris Mélite ou Les Fausses lettres, sa toute première pièce, qui est aussi la première comédie moderne dans l’histoire du théâtre en France. La pièce rencontre un très vif succès. Par sa régularité, son sens de la vraisemblance et de la bienséance, elle annonce l’esthétique classique. Mais elle se donne aussi comme la représentation fidèle d’un art d’aimer alors en plein essor, qui est aussi un art de la civilité : la galanterie. L’analyse discursive et culturelle de cette formalisation comique de la galanterie permet de mettre au jour la structure sociale et politique de la galanterie du XVII^e siècle et de situer cette dernière dans l’histoire du genre et de la sexualité.

TIRSIS
Ma sœur, un mot d’avis sur un méchant sonnet
Que je viens de brouiller dedans mon cabinet. […]

SONNET.
Après l’œil de Mélite il n’est rien d’admirable,
Il n’est rien de solide après ma loyauté,
Mon feu comme son teint se rend incomparable,
Et je suis en amour, ce qu’elle est en beauté.
Quoi que puisse à mes sens offrir la nouveauté,
Mon cœur à tous ses traits demeure invulnérable :
Et bien qu’elle ait au sien la même cruauté,
Ma foi pour ses rigueurs n’en est pas moins durable.
C’est donc avec raison que mon extrême ardeur
Trouve chez cette belle une extrême froideur,
Et que sans être aimé je brûle pour Mélite :
Car de ce que les Dieux nous envoyant au jour
Donnèrent pour nous deux d’amour, et de mérite,
Elle a tout le mérite, et moi j’ai tout l’amour.

CLORIS
Tu l’as fait pour Éraste ?

TIRSIS
Oui, j’ai dépeint sa flamme.

CLORIS
Comme tu la ressens peut-être dans ton âme ?

TIRSIS
Tu sais mieux qui je suis, et que ma libre humeur
N’a de part en mes vers que celle de rimeur.

(Mélite, acte II, scène 5)

Matthieu Dupas est agrégé de lettres classiques et titulaire d’un doctorat en littérature française. Il est professeur assistant à Northwestern University (USA) où il enseigne la littérature française depuis 2017.

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