Colloque international et interdisciplinaire
ENS Lyon, 19-21 novembre 2012
Parvis René Descartes
Salle F08

Jusque dans les années 1750, la Querelle des Anciens et des Modernes continue de marquer les esprits et d’orienter les choix politiques aussi bien que philosophiques et esthétiques. Plus profondément, l’idée que l’esprit conditionne son propre perfectionnement et qu’il est, à ce titre, engagé dans une dynamique de transformation, constituera le terreau de l’esprit des Lumières. Il faut donc voir dans ce colloque une invitation à relire les auteurs qui, entre la proclamation polémique et solennelle du Siècle de Louis le Grand et la publication des premiers volumes de l’Encyclopédie, ont donné à cette initiative valeur de programme, à interroger les principes et les valeurs – la raison, mais aussi les passions et le sentiment – qu’ils ont voulu promouvoir en théorisant autrement les anciens genres, en investissant ceux qui étaient considérés comme mineurs ou en inaugurant de nouvelles formes d’écriture. Il s’agira enfin de prendre en considération le bouleversement du champ littéraire que ces principes poétiques induisent.

Organisation
Christelle Bahier-Porte (Université de Saint-Étienne, UMR 5037)
Claudine Poulouin (Université de Rouen, CÉRÉdI)

Comité scientifique
Sophie Audidière (Université de Dijon)
Carlo Borghero (Université La Sapienza, Rome)
Jean Dagen (Université Paris-Sorbonne)
Aurélia Gaillard (Université Bordeaux 3)
Antony McKenna (Université de Saint-Étienne)
Jean-Paul Sermain (Université Paris 3)

Programme

Lundi 19 novembre

14h00 : Introduction du colloque : Christelle Bahier-Porte et Claudine Poulouin

14h15  : Ouverture : Pierre-François Moreau (ENS Lyon) et Antony McKenna (Université de Saint-Étienne)

Première Session – Positionnements théoriques (Anciens et Modernes)
Président de séance : Antony McKenna

15h00  : Jean Dagen (Université Paris-Sorbonne), L’esprit moderne.

1. Dans le champ des Belles-Lettres

15h30 : Delphine Reguig (Université Paris-Sorbonne), Le Boileau des Modernes.

Discussion.

16h30 : Laurent Thirouin (Université Lyon 2), La Fontaine et les moutons : l’art de suivre dans l’Épître à Huet.

17h00 : Aurélia Gaillard (Université Bordeaux 3), Saint-Hyacinthe : pensée moderne, pensée du dehors.

17h30 : Élodie Argaud (Université de Saint-Étienne), « C’est votre faute si vous n’êtes pas charmée de tant de belles choses ». Comment le goût vient-il aux Modernes ? Bayle et Perrault.

Mardi 20 novembre

Première session – Positionnements théoriques (Anciens et Modernes)

2. Dans le champ de la musique
Président de séance : Jean-Philippe Grosperrin

9h30 : Théodora Psychoyou (Université Paris Sorbonne), Se penser en « Moderne » en musique à la fin du XVIIe siècle : une tautologie ?

10h00 : Laura Naudeix (Université catholique de l’Ouest – Angers), « Les Musiciens français sont des Anciens pour nous en comparaison des Italiens » : enjeux de l’écriture moderne dans la querelle de la musique italienne (1702-1705).

10h30 : Alban Ramaut (Université de Saint-Étienne), De la difficulté de penser la musique en Modernes. Réflexions sur la fortune critique du « Sonate que me veux-tu ? » de Fontenelle.

11h00 : Raphaelle Legrand (Université Paris-Sorbonne), La pensée théorique de J.-P. Rameau : par delà les Anciens et les Modernes.

Discussion.

Deuxième session – Vers une épistémologie moderne
Présidente de séance : Claudine Poulouin

14h00 : Marie-Frédérique Pellegrin (Université Lyon 3), Le féminisme est-il moderne ? François Poulain de la Barre (1647-1723).

14h30 : Alberto Frigo (Université de Caen), Nouveauté et tradition aux origines de la Querelle.

15h00 : Emmanuelle Mortgat-Longuet (Université Paris Ouest Nanterre), Y a-t-il une pensée proprement « moderne » de l’originalité à la fin du XVIIe siècle/début XVIIIe siècle ?

15h30 : Nicolas Piqué (Université Grenoble 2), L’original entre norme et singularité.

Discussion.

Troisième session – Questions d’esthétique et de poétique
Présidente de séance : Aurélia Gaillard

16h30 : Jean-Philippe Grosperr in (Université de Toulouse), Houdar de La Motte ou la pensée des « convenances ».

17h00 : Sarah Benharr ech (University of Maryland), « Le phénomène potager », ou l’union des sciences et des belles-lettres.

Mercredi 21 novembre

Quatrième session – La langue et la manière de penser
Présidente de séance : Delphine Reguig

9h30 : Gilles Siouff i (Université Paris-Sorbonne), La manière de bien penser des Anciens et des Modernes : Bouhours et le sentiment du discours.

10h00 : Christine Noille (Université Grenoble 3), Quoi de neuf ? La rhétorique ! Critique moderne et savoirs rhétoriques chez Perrault.

10h30 : François Pépin (Université Paris-Ouest Nanterre) et Maria Susana Seguin (Université Montpellier 3), Métaphysique de la langue et rhétorique modernes chez Fontenelle.

11h00 : Sophie Audidière (Université de Bourgogne) et Mitia Rioux Beaune (Université d’Ottawa), Métaphysique du jugement et histoire de l’esprit modernes chez Fontenelle.

Discussion.

Cinquième session – L’esprit moderne
Président de séance : Jean Dagen

13h30  : Jean-Paul Sermain (Université Paris 3), Le roman des Modernes : le terme, la date.

14h00  : Christophe Martin (Université Paris-Sorbonne), Goût moderne et relativisme historique.

14h30  : Carole Dornier (Université de Caen), Le perfectionnement infini de l’écriture au service de l’utilité publique : l’abbé de Saint-Pierre, réformateur des ouvrages de goût et de leur critique.

15h00  : Tatiana Smolianova (Université de Columbia, New York), « Vitruve abrégé » de Claude Perrault (1674) – Textes et contextes.

15h30 : Isabelle Brancourt (CNRS-UMR 5037), Entre Anciens et Modernes ou comment écrivent et pensent les jurisconsultes du début du XVIIIe siècle.

Discussion et clôture du colloque.

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